Commercial :
itinérant…vraiment ?
Passé l’état de sidération dans lequel ils ont été plongés, à la suite du versement de la prime exceptionnelle de 250 € par Canon Europe, vos élus se sont remis inlassablement au travail, en ce début d’année, avec un morceau de choix : le télétravail !
Ainsi, le 28 janvier 2021, vos élus et la Direction des Ressources de Canon France étaient amenés à se rencontrer afin d’ouvrir les négociations sur ce sujet ô combien d’actualité. En effet, la crise sanitaire a contraint les entreprises à envisager le télétravail non plus comme un pis-aller mais comme une véritable alternative. Les salariés CANON France ont prouvé, en 2020, leur réelle capacité à s’acquitter de leurs différentes tâches, et même plus encore, en étant « confinés » à leur domicile. Cette négociation, début 2021, voulue par vos élus CGT avait donc tout son sens.
C’est donc en toute confiance que vos élus vont se connecter à la première réunion Teams pour débuter les pourparlers. Première surprise, l’envoi, par la Direction des Ressources, 11 minutes avant le début de la réunion, d’un « document de travail » intitulé « Accord relatif au télétravail et à la qualité de vie au travail au sein de CANON France » ! Nous étions habitués, lors des réunions de CSE, à recevoir les annexes de travail quelques jours avant, afin de laisser un minimum de latitude à vos élus pour « plancher » sur les sujets mais là ! 11 minutes avant ! le record est battu !
Passé cette première turpitude, nous commençons la lecture du document fourni par la Direction et là, nouvelle surprise, nous découvrons que le télétravail chez CANON ne concernera…que les salariés sédentaires ! Ainsi, la Direction exclu totalement les « itinérants » !! un comble ! Vos élus ont immédiatement réagi et ont signifié avec force qu’il n’y aurait pas de négociation si cela ne concernait pas TOUS les salariés ! Nous avons dû faire prendre conscience à nos interlocuteurs que, depuis des années, une grande partie des salariés, notamment les cadres, travaillent de chez eux, et ce sans la moindre compensation !
En effet, Canon France ferme les agences en région et nie le travail que les salariés réalisent à la maison. Nous avons ainsi expliqué à la RH que « l’image d’Épinal » du cadre commercial quittant son domicile le lundi matin et rentrant le vendredi soir après avoir sillonné les routes à la recherche de clients et de contrats n’existe plus ! Aujourd’hui, le vendeur est contraint de passer la moitié de son temps devant son PC à qualifier PIOTS, SALEFORCES, répondre à ses dizaines de courriels journaliers, faire des sessions de phoning, de formation, ses devis, rédiger ses contrats de vente… bref, un travail de l’ombre, chronophage (et pas nouveau !) en mode « statique » ; du « télétravail caché », pour ceux que l’on appelle pudiquement les « itinérants ».
Mais pouvons-nous en vouloir à notre RH de ne pas connaitre la réalité du travail des commerciaux ? En effet, beaucoup d’entre vous remplissent, de bonne grâce, chaque année, le document intitulé « ENTRETIEN INDIVIDUEL RELATIF AU FORFAIT JOURS » lors de leur EAE. Il doit permettre, théoriquement, aux cadres, de faire état de leur « charge de travail », de leur « organisation de travail » ou de leur « amplitude de journée de travail » et, surtout, de permettre à la Direction des Ressources de mieux appréhender les difficultés et les griefs de cette catégorie de salariés. Mais cela n’est que théorique car, en pratique, et de l’aveu même de la Direction, seul un tiers de ces entretiens remontent à la RH. Cerise sur le gâteau, ce « tiers » n’est même pas traité et synthétisé faute de ressources ! Ainsi, l’obligation légale du code du Travail obligeant l’employeur à cet entretien est respectée mais le déclaratif des salariés finit à la poubelle ! On comprend donc mieux pourquoi, lors de cette première négociation, la Responsable des Affaires Sociales a semblé découvrir la réalité du Commerce ! Mais, ne doutons pas que CANON France, labelisé TOP EMPLOYER 2021 (la belle affaire…), saura tout mettre en œuvre pour palier cette défaillance.
Vos élus resteront donc pleinement mobilisés afin qu’aucune ségrégation ne s’opère entre sédentaires et itinérants. Le télétravail doit être un droit pour tous, et chacun doit voir ses frais pris en charge par la Direction. Vos élus seront vigilants et vous donnent rendez-vous pour le second round !